Publié le :
12 déc. 2024
Dernière mise à jour :
30 déc. 2024
par
Laurentine
"La vie avariée", entretien avec Alexandra Guillot
Une question se pose : qu’est-ce qu’être un être humain en vie ?
Il s’agit d’une tentative pointilliste composée de styles différents pour essayer de penser cette question si ancienne : qu’est-ce qu’être un être humain en vie. Je l’ai fait avec la volonté d’esquisser une silhouette à l’universalité, de chercher un dénominateur commun entre nous, humains. (...) Oui, le titre met en avant un oxymore, tout comme le plan et l’ensemble. Il faut aussi y entendre son homophonie : la vie est l’impermanence même, elle ne fait que varier d’apogées en déclins et de déclins en apogées. Ou, plus explicitement, de la naissance à la poussière. Ce qui rejoint l’idée que l’oxymore est constitutif : sans opposé, sans contraste, rien n’a plus de sens. Dans sa préface écrite pour cet ouvrage, le philosophe belge Laurent de Sutter pointe un sens ancien du mot avarie, sens qui décrit davantage une réparation, un dédommagement, que l’accident qui a causé le dommage. La vie ne peut qu’être avariée, nos cellules meurent, d’autres prennent leur place, autant s’intéresser à celles qui prennent la place que l’accident a laissé. Joseph Beuys a proposé de rehausser le mur de Berlin de quelques centimètres pour le rendre plus harmonieux. La vie est avariée, c’est un fait, nous reste à tirer de tout ça quelque chose qui ne ressemble pas à de la rancœur. À nous d’inventer ces quelques centimètres, même imaginaires qui font que le pourrissement puisse nous enrichir intérieurement. Ce titre fait également référence à une phrase du livre...lire la suite
Extraits d'un entretien mené par Éric Mangion et Luc Clément, paru sur Sitaudis.fr