Interview Conti-News d'Édith Soonckindt

"Elle était allemande, a épousé un Français et, au moment de l’exode, elle est partie pour quelques jours qui ont finalement duré cinq années. Elle s’est retrouvée dans l’Aveyron dans des conditions difficiles où elle a rencontré ma famille. C’est comme cela que nos chemins se sont croisés. Du coup, j’ai éprouvé le désir de fouiller son histoire plus avant. J’ai consacré des semaines et des mois à lire des documents d’archives. En passant de la Fondation Auschwitz à Bruxelles au Mémorial de la Shoah en France, de l’Institut allemand à des Archives départementales, comme celles de l’Aveyron et des Pyrénées-Atlantiques. J’ai pu échanger avec beaucoup de personnes qui m’ont donné des informations précieuses. Je précise que je ne suis pas historienne, mais quand même universitaire, je sais donc faire des recherches, confirmées par des notes de bas de page. Ce qui m’a le plus marquée, lorsque je suis allée voir Isabelle, c’était cette phrase : « Depuis soixante ans, j’entends les pas du gendarme qui est venu chercher mon père ». Ses paroles m’ont fendu le cœur. Elle m’a expliqué qu’une fois son père parti, en 1943, elle n’a plus jamais su ce qui lui était arrivé. Ce n’est qu’en 1948 qu’elle a appris ce qui s’était passé."

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